LE GENOU
I – RAPPELS ANATOMIQUES
C’est une articulation complexe qui unit le fémur, le tibia, la rotule et qui comporte des ménisques, elle est mobile, supporte le poids du corps, elle est très sollicité, siège de traumatisme, sa stabilité est assuré par un système ligamentaire et musculaire complexe. C’est une articulation ayant un valgus physiologique. Le fémur est orienté en bas et en dedans, les jambes sont orientées en bas et en dehors.
Surfaces articulaires :
- L’extrémité inférieure du fémur : Il existe 2 saillies, les condyles, l’interne étant plus long que l’externe. En bas et en arrière, les surfaces condyliennes sont séparées par l’échancrure inter-condylienne, ces condyles répondent aux cavités glénoïdes du tibia, en avant les surfaces condylienne fusionnent pour former une surface articulaire à 2 joues, le trochlée, l’externe est plus grosse que l’interne. La trochlée reçoit et maintient la rotule. Au milieu se trouve la fossette sus-trochléenne.
- L’extrémité supérieure du tibia : Il existe 2 surfaces articulaires latérales et une partie centrale non articulée, les cavités glénoïdes qui sont concaves et asymétriques et reçoivent les condyles fémoraux. L’espace inter-glénoïdien s’appelle l’échancrure inter-condylienne. Cet espace porte les 2 épines tibiales (externe et interne) qui prolonge la surface articulaire des glènes et forment une articulation spino-condylienne.
- Face postérieure de la rotule : Les ¾ supérieur sont articulé. La pointe de la rotule est extra-articulaire. Une crête verticale mousse la sépare en 2 facettes qui correspondent aux joues de la trochlée.
- Les ménisques : Ce sont 2 fibrocartilages semi-lunaires qui sont appliqués sur la périphérie des glènes, le ménisque externe est plus fermé que le ménisque interne. Ils ont 2 extrémités que sont les cornes. Ils sont triangulaires à la coupe, la face supérieure concave est condylienne, la face inférieure, plate est glénoïdienne, la base périphérique est capsulaire. Les cornes antérieures et postérieures des ménisques s’incèrent sur la surface pré et rétro-spinales par les freins méniscaux. Ils permettent une stabilisation et sont un amortisseur de pression.
Il existe 2 grandes articulations :
- fémoro-tibiale
- fémoro-patellaire
Chacune comporte un compartiment interne et un externe. Ces 2 compartiments sont anatomiquement dé symétriques.
L’articulation fémoro-tibiale comporte 3 articulations : ménisco-fémoral, ménisco-tibial et spino-condylien.
Les moyens d’unions :
- la capsule
- les ligaments
- la synoviale
-La capsule : est un manchon fibreux qui unit les 3 os. Elle s’incère sur les rebords cartilagineux parfois à distance. La pointe de la rotule reste extra-articulaire.
- Les ligaments : Ils sont complexes et puissant assurant la stabilité du genou. En avant, se trouvent les ligaments extenseur, en arrière, les ligaments fléchisseurs, puis les ligaments latéraux, interne et externe. Il existe un système de ligaments axiaux : les ligaments croisés.
II – TECHNIQUES ET MATERIELS UTILISES
- Films lents, écrans à grains fins
- Films mono couches
- Format 24*30
- En petit foyer
- On travaille en direct ou au Potter
- DFF 1m
- Constantes : 50 kV 30 à 50 mAs
- Cotation : Z=15 pour 2 incidences, Z=17 pour 3 ou 4 incidences, Z=24 pour 5 incidences et plus
III – INCIDENCES FONDAMENTALES
FACE
- Le patient est debout
- Les jambes sont en extension
- Les rotules sont au zénith

RAYON DIRECTEUR
- Il est descendant de 5° environ
- Il est centré 1 cm au dessous de la pointe de la rotule
CRITERES DE REUSSITE
- On doit voir les parties molles, la corticale et la médullaire
- L’interligne fémoro-tibial doit être enfilé, donc visible
- La rotule est centrée au milieu des 2 condyles et doit se projeter au dessus de l’interligne articulaire
VARIANTES
- En décubitus dorsal, pour une étude plutôt morphologique et non pas statique

- Elle peut être bilatérale et comparative

- Elle peut être en appuis monopodal

INTERET
- En charge on étudie la statique fémoro-tibiale à la recherche d’éventuelles déformations, désaxassions ou pincement articulaire
ANATOMIE RADIOLOGIQUE
1 – Fémur
2 – Rotule
3 – Condyle interne
4 – Limite externe du condyle interne
5 – Echancrure inter-condylienne
6 – Limite interne du condyle externe
7 – Condyle externe
8 – Epine tibiale externe
9 – Epine tibiale interne
10 – Bord antérieur du plateau tibial
11 – Bord postérieur du plateau tibial
12 – Tête du péroné
13 – Interligne articulaire
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IMAGE NORMALE

FACE EN CHARGE A 30° DE FLEXION
- Le patient est debout
- En position antéro-postérieure
- Rotules au zénith
- En appuis bipodal
- Il fléchit les genoux de 30° dans l’axe

RAYON DIRECTEUR
- Il est ascendant de 5 à 10° et parallèle aux plateaux tibiaux
- Il est centré au milieu de l’articulation fémoro-tibiale, 1 à 2 cm au dessous de la pointe de la rotule
CRITERES DE REUSSITE
- On doit avoir l’interligne fémoro-tibial dégagée
- On doit voir l’échancrure inter condylienne dégagée de toute superposition
INTERET
- Cette incidence permet une étude parfaite des interlignes fémoro-tibiales, des zones cartilagineuses critiques dans la gonarthrose
- On a un agrandissement géométrique crée par la flexion des genoux qui est parfois intéressant si le sujet est bien immobile lors de la prise du cliché
VARIANTE
- On peut la réaliser en postéro-antérieur en diminuera l’agrandissement mais l’immobilité sera parfaite

ANATOMIE RADIOLOGIQUE
1 – Echancrure inter-condylienne
2 – Fossette poplité
3 – Condyle externe
4 – Condyle interne
5 – Epines tibiales
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PROFIL
- Le sujet est en appuis latéral du coté à explorer
- La jambe est de profil
- Le talon est légèrement décollé du plan de la table
- Le genou est légèrement fléchi de 15° ( la rotule s’engage dans la trochlée à 15°)
- L’autre jambe est appuyée en avant de celle qui est radiographiée

RAYON DIRECTEUR
- Il est ascendant de 5 à 10° ( pour pallier l’inégalité de longueur des 2 condyles)
- Il est centré 1 cm en arrière du tendon rotulien
CRITERES DE REUSSITE
- On doit avoir une superposition parfaite des 2 condyles fémoraux
- L’interligne fémoro-tibial et fémoro-patellaire doivent être dégagé
VARIANTES
- On peut réaliser un profil interne chez un sujet en décubitus dorsal, avec un rayon horizontal et la cassette entre les jambes

ANATOMIE RADIOLOGIQUE
1 – Tubercule du grand adducteur
2 – Fond de l’échancrure inter-condylienne
3 – Trochlée
4 – Crête rotulienne médiane
5 – Bord interne et externe de la rotule
6 – Epines tibiales
7 – Condyles
8 – Plateaux tibiaux
9 – Tubérosité tibiale antérieure
10 – Interligne fémoro-tibial
11 – Interligne fémoro-patellaire
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IMAGE NORMALE

IV – INCIDENCES COMPLEMENTAIRES
INCIDENCE DE L’ECHANCRURE INTER-CONDYLIENNE
- Le patient est en décubitus dorsal
- Le genou est à demi fléchi

RAYON DIRECTEUR
- Il est parallèle au plateaux tibiaux
- Il est ascendant de 10° environ
- Il est centré au milieu de l’interligne fémoro-tibial, 2cm au dessous de la pointe de la rotule
- Le rayon directeur est perpendiculaire à l’axe de la jambe
VARIANTES
- A genou : l’axe du genou et du tibia fait 100° et la rayon directeur est incliné selon la bissectrice de cet angle au milieu de l’interligne articulaire, dans le creux poplité

- En pro cubitus : Le fémur est en appuis sur la table, la jambe est relevée de 30 à 40° et soutenue par des cales, le rayon directeur est ascendant de 30° et centré au milieu du creux poplité

CRITERES DE REUSSITE
- On doit voir l’échancrure inter-condylienne avec la pointe de la rotule se projettent au dessus
INTERET
- Voir des arrachements des épines tibiales
ANATOMIE RADIOLOGIQUE
1 –Echancrure inter-condylienne
2 – Fossette poplité
3 – Condyle externe
4 – Condyle interne
5 – Epines tibiales
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PERONEO-TIBIALE SUPERIEURE
- Le patient est positionné comme pour un genou de face

RAYON DIRECTEUR
- Il est oblique en dedans de 45° et descendant de 5 à 10°
- Il est centré sur la tête du péroné
VARIANTE
- Au lieu d’orienter le rayon directeur de 45° vers dedans, le patient va tourner son genou de 45° vers l’intérieur
ANATOMIE RADIOLOGIQUE
1 – Condyle externe
2 – Condyle interne
3 – Articulation péronéo-tibiale supérieure
4 - Péroné
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CLICHES EN STRESS
FACE
- Le patient est en décubitus dorsal strict
- On maintient la cuisse fortement et on exerce une pression sur la jambe vers l’intérieur ( varus) pour voir l’intégrité du ligament latéral externe, et une pression vers l’extérieur ( valgus) pour le ligament latéral interne

PROFIL
- Le patient est positionné comme pour un genou de profil
- On maintient la cuisse fortement d’une main, et on exerce une forte pression avec l’autre main sur la jambe, vers l’avant (tiroir antérieur) on visualise l’intégrité du ligament croisé antérieur, vers l’arrière (tiroir postérieur) on visualise l’intégrité du ligament croisé postérieur
OBLIQUE A 45°
- Le patient est positionné comme pour un genou de face
- Puis il positionne son genou en rotation interne de 45°, puis en rotation externe de 45°
RAYON DIRECTEUR
- Il est vertical et centré sur l’interligne fémoro-tibiale
CRITERES DE REUSSITE
- En rotation externe, le 1/3 externe déborde de la diaphyse fémorale
- En rotation interne, le 1/3 interne de la rotule déborde de la diaphyse fémorale
INTERET
- Intéressant lors de pathologie méniscales pendant les arthrographies
- C’est une étude complémentaire de la rotule
- On peut aussi étudier les condyles fémoraux qui sont alors dissociés
PROFIL EN FLEXION ET EXTENSION
- Le patient est positionné en profil externe
- On réalise une flexion maximale puis une extension maximale
INTERET
- Corps étrangers intra-articulaires
LA ROTULE
FACE
INCIDENCE DE DIDIER OU DE CHAUMET
- Le sujet est en pro cubitus
- La jambe est en extension
- Le genou de face
- On fléchit le genou d’environ 30°
- Le pied est calé par un sac de sable

RAYON DIRECTEUR
- Il est descendant de 30°
- Centré au milieu du creux poplité
CRITERES DE REUSSITE
- La rotule se projette sur la diaphyse fémorale au dessus des condyles
ANATOMIE RADIOLOGIQUE

PROFIL
- Le sujet est positionné comme pour un genou de profil
RAYON DIRECTEUR
- Il est vertical et centré sur l’interligne fémoro-patellaire
CRITERES DE REUSSITE
- On doit voir la rotule de profil
- L’interligne doit être dégagé
ANATOMIE RADIOLOGIQUE

DEFILES ROTULIENS
30°, 60°, 90°
- Le sujet est assis
- Les pieds sont à plats sur la table
- Le dos est maintenu
- Les genoux sont fléchis de 30, 60 et 90°
- Les genoux et les pieds sont joints
- Les pieds sont en hyper-extension
- La cassette est maintenue sur la face antérieure des fémurs par le patient, et perpendiculaire au rayon directeur
RAYON DIRECTEUR
- Il est en général ascendant
- Il est parallèle à la face postérieure de la rotule (repérée à la palpation)
- A 30°, il est le plus possible parallèle à l’axe du tibia
30° de flexion

60° de flexion

90° de flexion

VARIANTE
- Position du skieur : le patient est debout, genoux fléchis à 30°, le rayon directeur est vertical

- En dynamique, on peut être amené à réaliser un incidence avec puis sans contraction du quadriceps
CRITERES DE REUSSITE
- On doit voir l’interligne fémoro-patellaire dégagé, sans dédoublement de la face postérieure de la rotule
ANATOMIE RADIOLOGIQUE
- A 30° : On explore le 1/3 inférieur de la rotule et le 1/3 supérieur de la trochlée. C’est l’incidence la plus utile pour voir des sub-luxation ou arthroses externes débutantes
- A 60° : On explore le 1/3 moyen des surfaces articulaires
- A 90° : On étudie le 1/3 supérieur de la rotule et le 1/3 inférieur de la trochlée. Elle permet de voir l’arthrose interne débutante
- Le compartiment externe est le plus développé, car le valgus physiologique crée plus de pression en externe
- La crête de la rotule est en regard de la gorge de la trochlée
ANATOMIE RADIOLOGIQUE
1 – Facette articulaire interne
2 – Crête
3 – Facette articulaire externe
4 – Trochlée fémorale
5 – Interligne fémoro-patellaire
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INCIDENCE DE SETTEGART
- Le sujet est en pro cubitus
- La jambe du coté à radiographier est fléchie sur la cuisse et peut être maintenue par une sangle

RAYON DIRECTEUR
- Il est vertical ou ascendant selon la flexion
- Il est tangentiel à l’articulation fémoro-patellaire et centré sur la pointe de la rotule
CRITERES DE REUSSITE
- On doit voir l’articulation fémoro-patellaire bien dégagée
INTERET
- C’est une vue axiale de la rotule pour les personnes que ne peut pas réaliser les défilés classiques
V – QUELQUES IMAGES PATHOLOGIQUES
FRACTURE DU PLATEAU TIBIAL EXTERNE

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